Henry van de Velde - maitre européen de l'Art Nouveau
Aujourd'hui, je suis tres heureux d'etre ici et de pouvoir analyser avec vous, mesdames et messieurs, le personnage de Henry van de Velde - artiste et homme ainsi que ses ouvres de Trzebiechów.
Lorsque que quelqu'un comme moi, doit lors d'une conférence sur Henri van de Velde, passer en revue les ouvres de l'un des artistes les plus importants du XX e siecle et en meme temps le représentant le plus important de l'Art nouveau européen - on a un probleme: que choisir?
Nous avons devant nous H. van de Velde (photo n°1), un homme extraordinaire qui a été actif en tant qu'artiste peintre, plasticien, architecte, écrivain, pédagogue et entrepreneur. Encore de son vivant il a pu célébrer des succes importants dans plusieurs des domaines mentionnés plus haut, a l'exception du dernier car il n'était pas un trop bon entrepreneur. Les ouvres qu'il nous a laissées appartiennent a de nombreux et différents genres, a partir de tableaux, dessins, typographie, projets textiles, bijoux, argenterie, porcelaine et céramique, meubles particuliers et aménagement complexe des intérieurs jusqu'aux bâtiments, parmi lesquels il y a ses propres maisons, mais aussi des musées d'art ... et un théâtre. En parlant de l'oeuvre de H. van de Velde, il ne faut pas oublier ses nombreux essais ou il considérait l'art contemporain d'un oil critique, pourtant il est devenu un champion des arts décoratifs et de l'Art nouveau. Dans ses mémoires, qu'il a fini d'écrire dans les années 50 du XX e siecle, vous pouvez trouver de plus amples informations aussi bien sur sa vie publique que privée.
Étant donné que nous participons a un colloque international, je voudrais distinguer quelques ouvres qui, comme je l'espere, se pretent a illustrer un trait caractéristique particulier de van de Velde. D'une part, il travaillait a la charniere de différentes cultures, et d'autre part il passait les frontieres nationales - en d'autres termes, Henry van de Velde était un artiste européen.
C'est beaucoup plus qu'un leitmotif. Au contraire, c'est une réalisation importante, si nous avons devant les yeux la vie de van de Velde. Il a vécu en Belgique, en Allemagne, en Hollande et en Suisse. En outre, pour des raisons professionnelles, bien des fois, il se rendait a Paris, a Riga, et plus tard aussi aux Etats - Unis. La fin du XIX e et le début du XX e siecle en Europe ont été façonnés par les mouvements nationaux et les états croissants des inquiétudes politiques. Ils ont été la cause et la conséquence de deux guerres mondiales que van de Velde a vécues. Pendant la premiere guerre mondiale il a protesté contre la discrimination a son égard pour le fait qu'il l'a passée en dehors de Belgique. Il a beaucoup souffert a cause de ces comportements politiques extremes. Malgré cela, dans ses ouvres coule une esthétique multiculturelle traversant les frontieres. L'objectif de l'artiste était d'augmenter la conscience esthétique de la société, et donc d'augmenter la valeur de sa vie. Van de Velde a appelé a la création de la beauté et a partir en guerre contre la laideur.
A cette fin, pour sa mission sociale il utilisait une rhétorique militante, ce qui était caractéristique de son époque et sa sympathie pour le socialisme : < nous avons choisi la beauté comme un moyen de construire un monde plus décent. ... La beauté est une arme et le moyen est révolutionnaire. " Dans la perspective du temps, nous pouvons dire que Henry van de Velde a été l'un des plus grands protagonistes du mouvement réformateur en Europe.
Permettez, mesdames et messieurs, que l'on regarde - sur le principe d'une esquisse - son voyage a travers la vie. Ce voyage nous le commencerons a partir de la Belgique.
Les racines flamandes de la famille Henry van de Velde se trouvent a Anvers. En 1880, apres son diplôme (photo n°2) et contre l'avis de ses parents, il entre a l'Académie des Beaux - arts pour y étudier la peinture. Il a eu beaucoup de succes la - bas, mais cela ne le satisfaisait pas.
Il s'intéresse de plus en plus a la scene artistique française et ses peintres d'avant - garde. Il fonde a Anvers, une association d'art indépendant < Association pour l'Art Indépendant >, qui associe des artistes, des intellectuels et des amateurs d'art. La fondation d'un tel forum est caractéristique pour Henry van de Velde qui durant toute sa vie cherche, puis soigne des contacts étroits avec les intellectuels et les artistes. Son carnet d'adresses est, comme vous pouvez l'imaginer, une sorte de "Who is Who" de l'époque. Van de Velde a été membre d'un groupe bruxellois tres fermé de l'avant - garde dont des expositions jouissaient d'une renommée internationale. A cette époque van de Velde rencontre des importants artistes français. Il expose avec Auguste Rodin, Henri de Toulouse - Lautrec et Vincent van Gogh. Dans les premiers tableaux de Henry van de Velde nous trouvons des références a ces artistes et a leur forme linéaire caractéristique. Sur la photo n ° 3 nous voyons, par exemple, une composition abstraite de plantes de 1893, qui nous permet de trouver dans la ligne qui court en arc une forte propension a la dynamique et l'abstraction. Toujours dans le domaine des symboles, sur les photos n° 4 et 5, nous voyons "Saison des foins" de 1892 ou l'artiste coupe le quadrillage avec de lignes délicates paralleles sur la surface verte.
A Bruxelles van de Velde cherche son orientation. Jusqu'a ce moment - la, il travaille comme peintre, qu'on oublie souvent dans la perception actuelle de son ouvre. Il faudrait peut - etre mettre de nouveau en lumiere cette premiere phase dans l'intéret de la peinture au pochoir. Cela s'applique également au sanatorium de Trzebiechów. En meme temps van de Velde est intéressé - notamment par les questions sociales et politiques, il lit Nietzsche, la Bible, la littérature anarchiste. Il rejete la division classique de l'art en libre et appliqué. En 1891, il expose pour la premiere fois les ouvres d'art appliqué et décoratif a l'exposition du groupe Vingt. Au début, il est intéressé par les illustrations de livres et la céramique. Dans ces domaines, il voit un potentiel révolutionnaire qui se répand dans la société. Dans ses mémoires il écrit en effet avec une certaine fierté: < l'art décoratif a gagné une fois de plus sa place et son rang parmi les arts libéraux. > (p.58).
Dans les années 90 du XIX e siecle, Henry van de Velde abandonne la peinture. Il développe cependant en lui-meme une volonté sans précédent pour créer l'art décoratif . Dans ses premieres gravures sur bois ou dans son projet renommé du tapis dans la technique de l'application < Engelswache > (Veillée d'anges - photo n°6), on peut cependant reconnaitre de nouveau la similitude dans la conduite de la ligne, le choix clair et fort des couleurs, de meme que cela avait lieu dans ses premiers tableaux.
Van de Velde commente ce fait lui - meme d'une façon un peu ironique: Meme apres l'abandon de la peinture, le démon de la ligne ne m'a pas quitté quand je créais les premiers ornements ils ont été formés du jeu dynamique de leurs forces élémentaires." (p.68).
Au début des années 90 du XIX e siecle, Henry van de Velde est ravi, non seulement par l'avant-garde française, mais aussi par le mouvement anglais Arts and Crafts dont il a pris connaissance avant tout par l' intermédiaire de sa femme Maria (photo n°7) . Lors de son séjour a Londres, elle a acquis différentes ouvres d'art et travaux graphiques qui fournissent a son mari une présentation visuelle. Aussi en tant que maître enseignant a Anvers et a l'Université Nouvelle de Bruxelles van de Velde souligne le rôle de l'art industriel et de l'ornementation pour soutenir les arts décortifs. Il introduit ces regles sophistiquées dans sa vie privée. On pourrait presque penser qu'elle est une sorte d'exposition de ses convictions esthétiques. La premiere maison que les époux van de Velde ont construit et ou ils habitent se trouve dans le village de Uccle a la périphérie des faubourgs de Bruxelles. La maison porte le nom de Bloemenwerf (photo n°8) et elle a été entierement conçue par Van de Velde. Il en a été l'architecte, le créateur de l'aménagement, le dessinateur du mobilier, des papiers peints et des tissus (photo n°9). Rien étonnant que la maison ait suscité une grande sensation dans la presse d'alors.
Van de Velde conçoit meme les vetements pour son épouse (photo n°10). Ils refletent la nouvelle esthétique de l'artiste. Les tissus moelleux contournent le corps féminin. De nombreuses photographies des nouveaux modeles présentent la femme de van de Velde comme une ambassadrice de cet art. Leur maison devient une spécifique mecque culturelle ou viennent volontiers des amis et des connaissances, et aussi de l'étranger. C'est de cette maniere qu'un critique d'art influent Julius Meier - Gräfe et un marchand des ouvres d'art parisien Siegfried Bing rendent visite a van de Velde. Ils sont ravis de la collection d'ouvres d'art qu'ils y trouvent et ils deviennent ensuite de grands propagateurs du jeune artiste a Berlin et a Paris.
A la fin des années 90 du XIX e siecle, Henry van de Velde reçoit de nombreuses commandes de Berlinois aisés qui souhaitent que leurs appartements soient conçus dans le nouveau style. Parmi eux se trouve le comte Harry Kessler, l'un des donneurs d'ordre le plus important et en meme temps l'un des personnages clés qui suivent la carriere de van de Velde. Pour satisfaire la demande en croissance rapide, van de Velde fonde avec une aide importante de capitaux étrangers un atelier artisanal a Eccle ou il embauche plusieurs assistants. Ceux-ci sont soutenus par des artisans de l'extérieur. Henry van de Velde conçoit aussi les formes de produits et art graphique de publicité, par exemple un aménagement tres élégant, pour l'entreprise Tropon in Köln - Mühlheim. De plus il conçoit une édition de luxe de l'ouvre de Nietzsche: Also sprach Zarathustra ( Ainsi parla Zarathoustra'') - qu'on voit sur la photo n° 11 - pour le comte Harry Kessler susmentionné plus haut. De cette période viennent également des tissus pour l'industrie textile de Krefeld. Depuis 1900 les propriétaires des établissements de Krefeld observent, avec attention, les projets de tenues vestimentaires de l'épouse de van de Velde. Ils s'intéressent aux changements de sortes de tissus utilisés pour fabriquer des vetements de femme. Si nous regardons ces exemples, il devient clair qu'on ne peut, sans ambigüité, séparer la vie privée et l'activité publique de l'artiste.
En 1898, Henry van de Velde crée la société Henry van de Velde Kunstwerkstätten GmbH. C'est une succursale de l'atelier belge en Allemagne. L'artiste fait venir sa famille a Berlin. Le lancement de cette société est devenu possible grâce a un gros apport de capitaux étrangers. Malgré de nombreuses commandes, c'est une opération certainement tres risquée. En 1900, la société est au bord de la faillite. D'ou la décision de sa dissolution. A la suite de ces actions, l'artiste tombe dans une grave crise financiere et psychique. Hermann Hirschwald, auparavant important client, prend une part de l'atelier et embauche Van de Velde en tant qu'employé. En échange Hirschwald reçoit également les droits des ouvres précédentes de l'artiste. Comme les deux hommes ne parviennent a aucun accord, la société est vendue aux encheres.
Alors le comte Harry Kessler vient en aide a H. van de Velde. Il n'agit pas seul. Avec Elisabeth Förster - Nietzsche, la sour de la célebre Friedrich Nietzsche, il propose a van de Velde l'emploi de maitre de conférences a Weimar. Le theme de ces conférences doit concerner les arts décoratifs. Ainsi commence une nouvelle étape dans la vie de l'artiste.
Les années 1902 - 1910 constituent la meilleure période dans l'ouvre de van de Velde. Ceci est possible d'abord grâce a l'énorme soutien de la famille du Grand-duc. Henry van de Velde rejoint le groupe d'artistes, parmi lesquels s'affrontent différents points de vue sur l'art. Ses idées réformatrices sont reconnues par les autres. En tant que conseiller pour l'artisanat et la petite industrie du Grand - duché de Saxe - Weimar, il travaille dans la ville et au - dela de ses frontieres. Il devient un personnage connu. Au début cette popularité autour de sa personne ne lui plait pas.
Au sujet de cette période de créativité de H. van de Velde, je voudrais m'attarder sur trois réalisations remarquables:
Pour Karl Ernst Osthaus, mécene des arts van de Velde conçoit l'aménagement des intérieurs d'un grand musée d'art a Hagen, qui pour des raisons d'ambition doit devenir un contrepoids au musée d'art de Berlin. En 1902 le Musée Folkwang est inauguré - la construction de style néo - Renaissance, avec un magnifique équipement d'intérieurs dont la paternité revient a van de Velde (photo n°12). Osthaus et van de Velde, sont tres engagés dans le mouvement réformateur qui essaye d'établir des relations plus proches entre le monde réel et l'art. La famille Esche se consacre également a ces idées.
En 1902, van de Velde conçoit pour Herbert Esche, industriel textile de Chemnitz une grande et charmante maison d'avant-garde. Apres plusieurs commandes pour l'aménagement des intérieurs c'est la premiere oeuvre architectonique fait par van de Velde sur commande en Allemagne. La finition de la façade en couleur ocre jaune avec sa forme réduite est loin de l'architecture confortable et insouciante de la maison de Bloemenwerf, pres de Bruxelles. Cette finition correspond vigoureusement a l'orientation fonctionnelle de van de Velde vers le style Art nouveau. Le hall d'entrée parle la langue d'une forme relativement austere avec des lignes droites. Imaginez- vous les murs d'une teinte bleue intense. Les arcs sobres des murs et les encadrements des portes mises légerement en arc se trouvent en effet a la galerie, mais d'autres formes organiques ne sont pas présentes ici (photo n°13).
Actuellement, ce bâtiment abrite un musée. Au rez-de-chaussée, la salle a manger d'époque et le salon de musique décorés en grande partie avec des meubles originaux, donnent une idée de l'atmosphere initiale de "l'espace de vie> proposée par van de Velde. A l'étage supérieur de la villa, l'exposition permanente, présentant une chambre d'époque, une chambre d'enfant et une salle de bains, nous donne la vision de l'ouvre tres diversifiée d'un artiste universel.
A peu pres dans la meme période, Henry van de Velde obtient une commande pour modifier le projet des archives Friedrich Nietzsche a Weimar, qui sont de nouveau ouvertes depuis octobre 1903. A l'opposé de la villa Esche, dans les archives on peut observer la ligne caractéristique en forme d'arc. Sur les photos n° 14 et 15 on peut voir la salle de lecture. L'architecture et l'aménagement de l'intérieur se fondent dans de magnifiques arrondis et font un ensemble élégant et harmonieux. Sur la photo n° 16, on a bien saisi les moindres détailles de la poignée de la vieille porte dans les archives Nietzsche a Weimar. Au milieu de la croix il ya des deux côtés deux poignées, qu'il est difficile de distinguer. Les champs au dessus d'elles sont remplis de lignes délicates qui tracent des cercles concentriques irréguliers. Cela fait penser aux lignes sur la surface verte du tableau "Saison des foins" . En se basant sur ces détails on peut supposer , que nous allons sans aucun doute retrouver cette ligne dans toutes les ouvres de Van de Velde.
En 1905, apres la reconstruction du portail, du porche et des pieces du rez-de-chaussée effectuée par Henry van de Velde, les archives ont acquis le statut d'un monument d'importance exceptionnelle du point de vue de l'histoire de l'art. Esthétiquement tres exigeante, l'atmosphere des salles de style Art nouveau, avec différents portraits de Nietzsche, est conçue comme un cadre extérieur a la "nouvelle Weimar> que veulent arranger Elisabeth Förster - Nietzsche et le comte Harry Kessler. Un siecle plus tard, apres la Weimar classique de Goethe et Schiller, ils veulent mettre Nietzsche au nouveau point culminant. En effet, les archives de Nietzsche de Weimar attirent de nombreux artistes influents, des hommes de lettres et des intellectuels. H. van de Velde les fréquente aussi.
Des premieres années de Weimar, vient aussi une commande de la princesse Marie Alexandrine Reuss pour aménager les intérieurs du sanatorium de Trzebiechów. Puisque nous allons encore entendre beaucoup d'informations a ce sujet, je voulais juste le mentionner.
En 1907, van de Velde (photo n°17). fonde a Weimar une École des Arts et metiers qu'il dirige jusqu'a 1914 (elle est dissoute en 1915) On peut cependant, la considérer comme la devanciere de la future université Bauhaus de Weimar. Créé en 1907, le syndicat artisanal accueille van de Velde dans ses rangs.
C'est au cours de discussions avec les artisans que van de Velde tient une position conservatrice et proteste contre l'idée de l'uniformisation optant pour un design personnalisé. D'une maniere générale nous pouvons dire que durant son séjour en Allemagne, van de Velde, en raison de ses contacts, et l'adhésion a des associations et aux différents groupes , appartenait au monde artistique restreint.
Pendant la premiere guerre mondiale, Henry Van de Velde a du mal a travailler a Weimar. En tant que résident belge en Allemagne il est obligé trois fois par jour de se présenter a l'office et parcourir a chaque fois un long chemin entre le centre ville et sa maison. Il veut retourner dans sa patrie. Cette idée cependant ne se concrétise pas.
En 1917, il s'exile d'abord en Suisse, ou il rencontre Else Lasker - Schüler, Paul Cassirer, Ernst Ludwig Kirchner, puis il part aux Pays-Bas. Kirchner a gravé sur bois un portrait de van de Velde que nous voyons sur la photo n° 18.
En 1919, aux Pays - Bas, van de Velde rencontre le couple de collectionneurs Kröller - Müller pour qui, il arrange le célebre musée d'art a Otterlo qui abrite une importante collection d'ouvres de Van Gogh (photos n°19 et 20).
En 1925, van de Velde est nommé a l'Université de Gand et revient en Belgique. Un an plus tard, il s'installe a Bruxelles ou il accepte, en plus de son poste de professeur a Gand, de diriger l'Institut supérieur des Arts décoratifs. En outre, il continue de réaliser des commandes privées. Meme pour le monarque, le roi Léopold III, il conçoit l'équipement de son cabinet de travail. En outre, van de Velde commence a exercer les fonctions de conseiller aupres de l'Office belge pour la protection des monuments.
En 1937, il reçoit une autre commande de prestige de l'État. En collaboration avec Jean - Jules Eggerieux et Raphaël Verwighl il réalise le pavillon belge a l'exposition universelle de Paris (photo n° 21). Deux ans plus tard il participe l'aménagement du pavillon, cette fois-ci a New York. Sa conception suscite une approbation considérable.
Au cours de la seconde guerre mondiale, pendant l'occupation de la Belgique par l'Allemagne, van de Velde continue de travailler pour le service de la restauration et la protection des monuments. Pour cette raison, apres la guerre, on lui reproche violemment d'avoir collaboré avec l'ennemi. Sa réputation est gravement ternie, et meme une procédure durant plusieurs années devant le tribunal n'a pas réussi a la rétablir.
En 1947, pour la deuxieme fois, il s'exile en Suisse ou - selon lui - l'atmosphere culturelle et politique est plus détendue. En 1952 au Musée des Arts décoratifs de Zurich a lieu une exposition intitulée < autour de l'an 1900 >, retraçant l'évolution de l'art a la charniere de deux siecles. Van de Velde occupe une position centrale. Il commence lui - meme a décrire ses réalisations dans l'histoire de l'art dont il parle pendant ses cours. Van de Velde (photo n°22). a laissé un grand nombre de notes pour ses mémoires, qui constituent aujourd'hui une source précieuse pour nous. Ils ont été publiés apres sa mort en 1957 en Allemagne.
Henry van de Velde, d'une maniere merveilleuse et essentielle, a renouvelé l'art européen appliqué. Il l'a fait avec un grand engagement personnel et une conséquence digne d'attention. En effet de son travail, l'art appliqué a commencé a jouir d'une grande reconnaissance. Le fait que plus de 45 ans apres sa mort, on trouve une autre de ses ouvres, est une petite sensation. D'autant plus que cette ouvre documente ses réalisations, faisant une grande impression sur nous. Je me réjouis d'avance a écouter les exposés des personnes suivantes au sujet de la Maison des soins de Trzebiechów et je vous remercie, mesdames et messieurs, de votre attention.